La semaine qui a suivi la fin des traitements, mes copines m’ont organisé un merveilleux anniversaire à la maison. Des ballons, des licornes, un Photo Booth dans mon salon (…) tout pour passer une magnifique soirée. Quel bonheur!
& Soudain, alors que je me rendais à une consultation pour la seconde partie des traitements, la Curiethérapie, j’ai appris que tu étais encore là, que tu avais gagné du terrain malgré tout ce que j’avais pu te dire pour que tu me laisses tranquille. La potion magique n’avait pas fonctionné, les rayons non plus. Tu étais plus forte qu’on ne l’imaginait. Ca a été très dur pour moi de réaliser que tout ce parcours déjà accompli n’avait en réalité servi à rien…
La Curiethérapie? Je ne vais pas trop m’étendre là dessus. C’est une technique de radiothérapie qui consiste à placer des éléments radioactifs directement à l’intérieur de l’organisme, soit au contact de la tumeur, soit dans la tumeur elle-même. Elle permet la destruction de la tumeur. Dans mon cas, il ne fallait plus attendre. La Curiethérapie n’était plus d’actualité. Malgré les lourds traitements, j’étais passée d’un stade I à un stade II. La seule possibilité pour moi de te chasser de mon petit corps était l’opération.
Bien évidemment, dès l’annonce de la maladie, l’opération avait été évoquée. Je me souviens aussi de l’appel de mon médecin alors que je travaillais encore (en décembre je crois). Ce jour-là, il me confirmait que l’opération était la meilleure solution après traitements pour une guérison radicale. Ma première réaction? Je me suis effondrée. Tous mes projets tombaient à l’eau et ma vie n’avait plus de sens. Ne pas pouvoir avoir de bébé avec mon chéri alors qu’on commençait à en parler… impossible. Je ne voulais pas l’entendre, je ne voulais pas l’envisager. J’allais guérir. Je crois que dès le début ce n’était pas la maladie qui me faisait le plus peur… C’était le fait de ne pas pouvoir porter mon enfant. Je ne parlais que de grossesse et j’en oubliais même que tu étais là en moi. Après mes traitements, mes chances d’être maman auraient été réduites à 5%… C’est ce que tous les médecins essayaient de m’expliquer. Mais qu’importe, à cet instant là, bien sûr que la guérison était primordiale mais je voulais essayer d’avoir un enfant. Avec les années, je le sais j’y serais arrivée. (je suis bornée quand je veux quelque chose…) J’avais espéré de tout mon coeur, ne pas avoir besoin de cette grande opération. Je pensais que mon mental, que les traitements, mon alimentation, et tout le reste allait t’affaiblir. Mais non… Dans l’urgence, il a fallu se faire à l’idée. Une chirurgie conservatrice n’était plus possible. Bien trop risquée. Le plus important c’était ma guérison.
J’aime bien trop la vie pour te laisser gagner.
L’opération n’est plus une possibilité mais une nécessité. J’accepte sans hésiter. Je veux guérir une bonne fois pour toute. J’accepte l’hystérectomie élargie. J’accepte d’être privée de mon organe de femme et surtout j’accepte l’idée de ne pas pouvoir porter mon bébé… Le plus dur mais heureusement que d’autres techniques existent de nos jours, les mères porteuses, l’adoption… Qui sait peut être un article à venir?
Bizarrement, je n’ai pas mis trop de temps pour accepter l’intervention chirurgicale. Je me sentais soulagée. J’allais m’endormir et te dire adieu puis me réveiller, sans toi. Ma vie reprendrait tout doucement son court. Je le sais, je suis forte. La date est maintenant fixée. Deux semaines après, plus précisément le 19 mars me voilà hospitalisée pour une semaine. Mon opération aura lieu le 20 mars. J’ai subi une hystérectomie élargie par laparotomie. (Utérus, trompes et ganglions) On a pu me laisser en place mes ovaires. Je n’aurais plus mes règles mais ils fonctionneront quand même et je ne serais pas definitivement menauposée à 26 ans.
L’opération s’est très bien passée. Je suis descendue au bloc opératoire à 13:30. Une péridurale a été posée dans mon dos afin que je ne puisse pas trop ressentir les douleurs à mon réveil et les jours qui allaient suivre. Ensuite vient le moment où l’anesthésiste me demande de penser à quelque chose de joyeux et me pose un masque sur mon visage. Je suis partie pour faire un très très long dodo. L’opération commence à 18:00 et dure une bonne heure.
A mon réveil et les jours qui ont suivi, j’avais mal, très mal même. J’ai passé trois jours en soins continus. Le plus impressionnant était de constater que j’étais branchée de partout et seule dans cette petite chambre. Toutes les heures, une infirmière passait pour s’assurer que tout allait bien. Les visites autorisées mais très restreintes. 2 personnes par jour et seulement une petite heure. Le troisième jour, j’ai été intubée, j’étais faible et je vomissais beaucoup. Une horreur. Pour rien au monde je ne veux revivre cette scène. Crise de nerfs, au bout de 15 minutes je décide de tout arracher. (oui bon il fallait bien que je montre un peu mon caractère…) Entre perfusion, péridurale, sonde, drain, tout les « patchs » collés sur mon corps et reliés aux machines, ce tuyau dans mon nez qui descendait jusque dans mon œsophage n’était pas le bien venu.
J’ai pu reprendre une alimentation et boire de l’eau a partir du quatrième jours. Alleluia. On m’a également retiré la péridurale et j’ai pu essayer tout doucement de me lever. Je me souviens, je ne sentais pas trop mes jambes et j’avais mal. Vient ensuite mon retour en chambre normale. Cette fois-ci les visites étaient autorisées. Mes proches pouvaient venir et rester aussi longtemps qu’ils le souhaitaient avec moi. J’avais demandé un lit accompagnant afin que ma maman et mon copain puissent à tour de rôle dormir avec moi Youpiiiii.
& Soudain le 27 mars, mon retour à la maison. L’opération est maintenant derrière moi. Tout comme la maladie.
Aujourd’hui j’attends les résultats de la biopsie. Mais je reste forte et surtout positive. Face aux difficultés que j’ai pu rencontrer, j’apprends à réinventer ma vie. Le moral est essentiel. Ma guérison aura eu un prix. Je ne pourrais pas porter mon enfant mais qu’importe. Un jour, quand je serai prête, je serai une super maman.
En attendant, les prochains articles ou non en lien avec la maladie, merci d’avoir pris le temps de découvrir mon histoire. J’ai gardé ce secret depuis bien trop longtemps. Je me sens enfin libérée. Encore une fois, je vais bien. J’avais ce besoin d’en parler pour me libérer l’esprit. Ca n’a pas été tous les jours facile. Il y a des jours ou je perdais tout espoir, des semaines ou je ne sortais pas de la maison. Je trouvais des excuses pour ne pas voir mes amies parce que une fois devant mon miroir je m’effondrais. J’ai été anéantie mais tout doucement j’ai repris goût à la vie et ça c’est grâce à mon entourage. Alors si je peux donner un conseil, profitez pleinement de la vie et arrêtez de vous plaindre de futilités. Mais plutôt rendez-vous compte à quel point vous êtes chanceux d’être en vie et en bonne santé.
Je ne remercierai jamais assez le personnel médical des centres hospitaliers Claude Bernard et Alexis Vautrin, mes médecins traitants, ma sage-femme, mon super magnétiseur et coupeur de feu et toutes les personnes qui m’accompagnent depuis le début. Ma famille, mon chéri, mes amies,… J’ai une très grande pensée pour toutes les personnes qui traversent ou qui ont traversées les épreuves difficiles de la maladie.
A très vite,
12 Commentaires
Je ne sais pas comment définir le sentiment que j’ai après t’avoir lu : navrée, épatée de par ton courage et ta persévérance pour combattre et anéantir la maladie, très touchée, émue par ton histoire & surtout, tu donnes l’envi d’aimer la vie ! Je ne ferais pas de long discourt mais je tenais simplement à te dire BRAVO, j’suis tout simplement en admiration et ta famille, tes amis & ton chéri peuvent être fière, très très fière de Toi mais par dessus tout, TU peux être fière de Toi même. T’es un vrai petit soldat, une vrai battante et je suis sûr d’une chose : bien évidemment que tu seras une excellente Maman ! « &Soudain » a présent tu peux vivre que plus forte, tu l’as vaincu et tu as toute ta vie devant toi pour te combler uniquement de bonheur. Je te souhaite le meilleur pour la suite !
Coucou Sabrina, ton message me touche énormément… Merci d’avoir pris le temps de lire mon histoire et de me laisser ce message plein de soutien et de bienveillance à mon égard. C’est tellement réconfortant de se savoir comprise et si bien entourée. Les mots me manquent… Un énorme MERCI!
Je suis émue par ton témoignage, merci d’avoir mis a jour ton combat fasse å cette sale « bête » que tu as su vaincre. Tu es une femme formidable et tu seras une super maman. A travers ton combat, tu redonnes espoire au personnes atteinte de cette « saloperie de cancer » merciii Marine
Tu as une belle et magnifique famille, ainsi que ton copain qui ton aidés a surmonter cette dure épreuve, je comprend que la famille est primordiale pour toi. Je te souhaite que du bonheur…
Je suis ce que je suis…Je suis ce que je serai…Je suis ça,je suis!!! Bravo
ton témoignage est magnifique très bien écris et admirable par ta force
Tres difficile d’écrire quelque chose après avoir lu ton récit, mais impossible de ne rien écrire.
Frissons et larmes aux yeux.
On ne peut que t’admirer, tu peux être fier de toi.
En plus d’être forte et courgeuse tu as une magnifique écriture!
La lecture de ton blog m’a littéralement boulversé et attristé, bravo de resister a la maladie avec temps d’energie et de volonté.
J admire ton courage et ta détermination, tu peux compter sur mon soutien.
Que la force soit avec toi.
Content que tout cela soit enfin terminé. Hâte de te revoir !
Bisous
Bonjour Marine, je suis tombé sur ton blog par hasard et il m’a littéralement bouleversé… mais ce blog résume en tout point la personne que tu es.. sensible mais avec un vrai fort caractère. Une forte pensée a toi dans cette épreuve et dans ta nouvelle vie comme tu as pu le dire dans ton article. Connaissant un peu ta famille, ayant travaillé avec ta maman tu seras bien entourée pour démarrer dans cette nouvelle vie qui t’attends. Courage à toi et bravo pour ta détermination et ton courage.
Salut Jean-Baptiste, Merci d’avoir pris le temps de lire mon histoire et merci pour ce joli message. Ca me touche beaucoup! J’espère que tu te portes bien depuis tout ce temps. Bisous, Marine.
Repose en paix
Tu as été exemplaire dans ton combat,
Exemplaire en tant que fille, exemplaire en tant que personne…
Je t’aime tant ma puce.
Ta maman